Renan fut un observateur attentif et lucide de la société de son temps.
     Ecrivain engagé, il fut un défenseur intransigeant de la liberté sous toutes ses formes : liberté de conscience, liberté de la presse, liberté d'entreprendre ; il percevait la décentralisation aussi comme une façon de défendre la liberté.
     Renan fut un homme de progrès. Il était de tous les combats : la scolarité obligatoire, la laïcité de l'État et la promotion de la science pour laquelle il fut inquiet de la voir se mettre au service du nationalisme.

     Rallié à la République, Renan en reconnut les avantages mais aussi les faiblesses, qu'il attribuait au suffrage universel : surenchère électorale, médiocrité des élus, instabilité chronique et surtout corruption due au rôle excessif de l'argent dans la société... Les propos de Renan restent d'une brûlante actualité.
     Renan fut un grand Français et un grand Européen. Il vécut dans l'obsession de récupérer l'Alsace et la Lorraine pour que la France redevienne une grande puissance. Il fut traumatisé par la défaite de 1870 et souhaita la naissance des États-Unis d'Europe afin de mettre fin aux luttes fratricides entre peuples européens.
     En souhaitant une France forte dans une Europe rénovée, un siècle après sa mort, on peut dire que l'Histoire a donné raison à Renan.